Wednesday, May 16, 2012

GYPSY HEROS, MAY 16TH 1944

We are all Roma citizens.

Let us take up the legacy of the gypsy heroes of May 16th 1944

BY ROBERTO MALINI - La Voix des Rroms


(http://www.blogg.org/blog-44189-billet-nous_sommes_tous_rroms__recueillir_l_heritage_des_heros_-807658.html)

English

On May 16th, 1944 four thousand Roma imprisoned in the “zigeunerlager” in Auschwitz decided to stand up to their murderers who according to programme had come to get them to lead them to the gas chambers.

The most powerful and well-organized machine of oppression and death of all time found itself before human beings reduced to a pitiful state – swarms of children all skin and bone and barefoot women and men.

It wasn’t only the men who decided not to bow their heads to these butchers in uniform; the scrawny hands of children and women picked up stones, bricks, iron rods and rudimentary blades and all together the Roma of Auschwitz cried

“No! We will not give you our children to force through your chimneys. Your doctors have tortured so many of them already while experimenting their monstrous science.

The children’s screams rose high into the air, higher than the dense smoke issueing from the crematoriums, higher than our prayers. You will not wipe out our families after you have already taken away the precious gifts of freedom and dignity. We will not leave to your grasping hands, to your wicked hearts and your inhuman hatred the beauty of our lives, the sanctity of the love that unites our families in a poor yet proud people”.

The mothers held their younger children tightly to their chests as they fought; the young children defended the “zigeunerlager” until they were covered in blood, looking like the spirits of revenge in legends; dark-skinned arms brandished primitive weapons with tireless energy, until the SS retreated, astonished at the sight of their heroism, their superhuman courage as they faced the bullets and bayonets with their bare skin.

The SS retreated, taking with them many German corpses. Only on August 2nd, 1944 were the Nazis able to dispose of the “zigeunerlager” - after they’d left the Roma imprisoned in the “death factory” close to death by reducing their food ration to a minimum. 2,897 Roma heroes were assassinated in the gas chambers of Birkenau on one night alone.

Today, May 16th, 2008, we are faced with the heirs of Hitler’s butchers.

The instigators of this new genocide are the men and women we see every day in the newspapers and on TV, smiling, full of themselves, fresh from face lifts and make-up sessions, their sneering mouths full of words that sound like “Legality”, “Justice”, “Safety”, but which really mean “Persecution”, “Racism” and “Death”. 

We see them every day and they no longer wear party colours because they are united by hatred. They have no respect for anything: either for human life, or human rights, for the universal laws or the new Europe that speaks out against prejudice.

They have encouraged violent acts and pogroms all over Italy, deceiving the Italian people with racist lies and fomenting xenophobic violence.

We who still see the light of human rights won’t be able to stop them, we who are all Roma now, we who want to be Roma because we want to be just, we will not be able to stop them if we do not decide right now to inherit the pride of the Auschwitz gypsies - if we do not decide to line up at the side of the persecuted families, and defy the authorities who no longer represent anything, the uniforms that no longer represent anything, the high-ranking state officials who have betrayed all values, who have no right to express themselves in the name of a people, of a civilization, of a humanity that – among so much horror – wrote up a text that was a commitment to build a better future for everyone: The Universal Declaration of Human Rights.

Français

Nous sommes tous Rroms: recueillir l'héritage des héros

(texte traduit de l'italien par Saimir Mile - La Voix des Rroms)

Le 16 Mai 1944 quatre mille Rroms internés dans le "Zigeunerlager" à Auschwitz ont décidé de s'opposer à leurs tortionnaires, qui selon le programme nazi étaient venus les conduire dans les chambres à gaz. La population rromani, réduite à des conditions pitoyables, composée d'une nuée d'enfants qui n'avaient plus que la peau et les os, et de femmes et d'hommes pieds nus dans l'enfer, se trouvait face à la machine de mort et d'oppression la plus puissante et organisée de tous les temps. Pourtant ils n'étaient pas hommes et femme prêts à baisser la tête devant leurs bourreaux en uniforme impeccable; les mains décharnées des enfants et des femmes se mirent à ramasser pierres, briques, lames rudimentaires et pauvres armes de fortune. Tous les Roms d'Auschwitz décidèrent de dire : "Non!" à l'inhumanité.

"Non, nous ne vous donnerons pas nos enfants. Non, nous ne vous laisserons pas les évacuer en fume par vos cheminées. Vos médecins-tortionnaires ont déjà assez torture d'innocentes victimes, expérimentant leur science monstrueuse sur eux comme sur des rats. Leurs cris sont assez montés au ciel, encore plus haut que la fumée dense crachée par vos fours crématoires, encore plus haut que nos prières désespérées. Vous n'anéantirez plus nos familles, à qui vous avez enlevé liberté et dignité, notre trésor le plus si précieux. Nous ne laisserons plus à vos mains rapaces, à votre cœur macabre et à votre haine inhumaine, ni la beauté de notre vie, ni le caractère sacré de l'amour qui unit nos familles pauvres, mais fières. "

Les mères serraient les plus petits contre leur poitrine, tout en luttant contre les bourreaux déchaînés. Les jeunes gens défendirent le "Zigeunerlager" jusqu'à ce que le sang ne les couvre, les rendant semblables aux esprits de vengeance des légendes. Les bras maigres brandirent jusqu'à la tombée de la nuit des armes rudimentaires dans un élan infatigable, jusqu'à ce que les SS se retirent, terrifiés devant cet héroïsme et ce courage surhumains qui dressait la chair nues contre les balles et les baïonnettes de la mort. Les SS se retirèrent, emportant avec eux de nombreux cadavres allemands. Ce n'est que le 2 août 1944 que les nazis - après avoir affamé les Rroms prisonniers de l ' "usine de la mort", en limitant au minimum leur subsistance alimentaire, réussirent par le massacre à liquider le "Zigeunerlager." Cette nuit là, 2.897 héros rroms furent assassinés en une nuit dans les chambres à gaz de Birkenau administrativement pour "laisser la place aux martyrs juifs raflés à Budapest".

Aujourd'hui, le 16 mai 2008, nous sommes confrontés avec les héritiers des bourreaux d'Hitler. Les auteurs du nouveau crime de masse sont ces hommes et ces femmes que nous voyons tous les jours sur les pages des journaux et à la télévision, souriant, plein de grands airs supérieurs, refaits par le lifting et le maquillage, la bouche pleine de mots qui sonnent si beau "légalité", " justice ", "sécurité ", mais qui sont détournés de leur sens et signifient en réalité "persécution ","racisme" et "mort ". Nous les voyons tous les jours et ils n'ont plus de couleur, pour beaucoup ils sont devenus transparents, unis dans la routine et uniformisés par la haine. Comme les nazis, mais cette fois avec "un visage humain" et "un langage politiquement correct", ils ne respectent rien: ni la vie, ni les Droits de l'Homme, ni les lois universelles, ni la nouvelle Europe faite pour combattre préjugés. Ils viennent d'inciter à la violence et à des pogroms dans toute l'Italie, ils ne cessent de tromper les masses avec des calomnies racistes et l'incitation à la violence xénophobe. Nous ne les arrêterons pas d'un coup, nous qui sommes encore assez clairvoyants pour voir la lumière des Droits de l'Homme. Non, comme à Auschwitz et bien souvent dans l'Histoire, le combat est inégal, nous savons maintenant que nous sommes tous des Roms, nous voulons être tous des Rroms parce que nous voulons être justes. Nous ne les arrêterons pas dites-vous ? Pourtant nous croyons fermement que si, à condition de décider dès maintenant de nous ériger en héritiers de la fierté et de l'héroïsme des «tziganes» d'Auschwitz. A condition de nous combattre aux côtés des familles persécutées en remettant en question ces autorités déshumanisées qui ne représentent plus rien, ces uniformes qui ne signifient plus rien, ces plus hautes fonctions de l'État qui ont trahi toute valeur et toute humanité sous des prétextes de plus en plus cousis de fil blanc. De quelle légitimité réelle ces gens-là se réclament-ils lorsqu'ils fondent des actes et des décisions juridiques sur une identité ethnique ? Ont-ils le droit, ces gens-là, de prendre la parole au nom d'un peuple, d'une civilisation, d'une humanité, qui au-delà de tant d'horreurs - a donné au monde un texte d'une insigne générosité, engagement magnifique à construire un avenir meilleur pour tout le monde: la Déclaration universelle des droits de l'homme.

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